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Le pétrole continue sa remontée mais toujours affecté par le Covid-19

Les cours du pétrole ont poursuivi leur remontée jeudi matin après un rebond au cours de la nuit, mais les prix restent sous pression du fait de la pandémie de coronavirus qui assèche la demande et submerge les installations de stockage.

Le cours de brut américain WTI progressait de 3,5% à 14,27 dollars le baril tandis que le Brent de la mer du Nord gagnait 2,60% à 20,90 dollars le baril dans les premiers échanges en Asie.

Les marchés étaient relativement calmes après les sessions dignes de montagnes russes de ces derniers jours, au cours desquelles le pétrole américain s'était retrouvé en territoire négatif pour la première fois de son histoire.

Le prix de l'or noir s'est effondré ces dernières semaines sous l'effet des confinements et restrictions aux voyages instaurés dans le monde entier pour lutter contre la pandémie de coronavirus. La demande mondiale s'est réduite comme peau de chagrin et les installations de stockage sont saturées.

Le WTI pour livraison en juin a bondi de 19% mercredi après les déclarations du président américain Donald Trump qui a prévenu avoir donné ordre de "détruire" toute embarcation iranienne qui s'approcherait de façon dangereuse de navires américains dans le Golfe, région-clé pour le transport du pétrole.

Selon Washington, onze vedettes rapides des Gardiens de la Révolution de l'Iran ont croisé à plusieurs reprises la proue et la poupe de navires américains patrouillant dans le Golfe, "à distance extrêmement rapprochée et à grande vitesse".

Aux Etats-Unis, les réserves de brut ont gonflé de 15 millions de barils (MB) la semaine dernière pour s'établir à 535 MB, selon un rapport diffusé mercredi par l'Agence américaine d'information sur l'Energie (EIA).

A Cushing dans l'Oklahoma en particulier, où sont stockés les barils servant de référence au WTI, les réserves ont augmenté de 5 MB et s'approchent de leur maximum.

Les réserves américaines d'essence et de produits raffinés ont aussi augmenté, tandis que la consommation hebdomadaire a dégringolé de plus de 25% sur un an alors que la population est confinée.

Selon les analystes, les tensions géopolitiques n'auront pas d'effet durable si les réserves sont pleines.

"Une remontée des prix dépend uniquement d'une action coordonnée immédiate de l'OPEP+++ pour limiter la glissade vers le bas et/ou d'une vive et improbable reprise de la demande en mai", a estimé Stephen Innes, stratégiste chez AxiCorp, faisant référence à l'Organisation des pays exportateurs de pétrole et à leurs alliés qui sont tombés d'accord en avril pour réduire leur production de 10 mb/j pour tenter de revigorer les marchés.

Mais les experts avaient considéré ce niveau insuffisant pour compenser la baisse de la demande induite par le coronavirus, apparu en Chine en décembre, et les prix ont poursuivi leur déclin.